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respect et la bigoterie. Enfin les portes s’ouvrirent.

Après le prêtre, il récita la prière en répétant : « Comme un brigand. » On lui couvrit sa cravate avec la pale et il reçut l’hostie et l’eau tiède dans l’antique coupe et disposa dans le petit plateau des pièces neuves de vingt kopecks. Il écouta les dernières prières, baisa la croix, puis, reprenant sa pelisse, il sortit de l’église et reçut les félicitations avec le sentiment agréable d’une cérémonie finie. En sortant de l’église, il se rencontra de nouveau avec Ivan Fédotov.

— Merci ! merci, — répondit-il aux félicitations. — Eh bien quoi ! On laboure bientôt ?

— Les garçons sont partis. Ils sont partis, les garçons, — prononça Ivan Fédotov avec un air plus craintif qu’ordinairement.

Il pensait qu’Ivan Petrovitch savait où les paysans d’Izlegostchi étaient allés labourer.

— Je crois qu’il fait encore trop humide. Il fait encore humide, je crois. Ce n’est pas encore le moment, c’est trop tôt.

Ivan Petrovitch alla visiter le monument funéraire de son père et de sa mère, s’inclina profondément et, avec l’aide du valet, s’assit dans la voiture attelée de six chevaux, avec un conducteur de devant.

— « Eh bien, Dieu soit loué ! — fit-il, balancé sur les ressorts moelleux, ronds, en regardant le ciel printanier et les nuages rapides, la terre