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saire, qui savait si bien s’en arranger, et qui avait des moyens. Son aspect grave, son salut respectueux, son allure égale, la propreté de ses vêtements, les bandes de toile qui moulaient ses jambes comme des chausses et dont les plis se croisaient régulièrement, tout son aspect disait le reproche et l’hostilité à cause de la terre.

« Oui, j’ai demandé pardon à ma femme, à Mania (sa fille), aux vieilles bonnes, au valet de chambre Volodia, et voilà à qui je devais demander pardon et pardonner », pensa Ivan Petrovitch ; et il résolut de demander pardon à Ivan Fedotov après la messe.

Il fit ainsi.




Il y avait peu de monde à l’église. Tout le peuple, selon la coutume, faisait ses dévotions pendant la première et la quatrième semaines. Il n’y avait pas plus d’une quarantaine de personnes qui n’avaient pas réussi à les faire : quelques vieilles paysannes, les domestiques d’Apikhtine et des riches voisins Tchernichov. Une vieille dame, parente de Tchernichov, qui vivait chez eux, et une veuve de diacre, dont le fils avait été élevé par bonté par les Tchernichov, et qui, maintenant, était fonctionnaire au Sénat, se trouvaient ici. Entre matines et la messe du matin, il y avait encore moins de monde à l’é-