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camarades l’arrêta pour lui communiquer la nouvelle de l’arrivée de Labazov.

— Qui ne le sait pas ! — répondit Ivan Pavlovitch avec un sourire calme, en se dirigeant vers la sortie.

La nouvelle avait déjà fait son tour et lui revenait. Au club, il n’y avait plus rien à faire. Il partit à une soirée. Ce n’était pas une soirée par invitations, mais un salon où l’on recevait chaque jour. Il y avait huit dames et un vieux colonel et tous s’ennuyaient mortellement. Rien que l’allure résolue et le visage souriant de Pakhtine réjouirent les dames et les demoiselles.

La nouvelle était d’autant plus à propos que la vieille comtesse Fuchs et sa fille étaient là.

Pendant que Pakhtine répétait presque mot à mot tout ce qu’il avait entendu dans la chambre des sages, madame Fuchs hochait la tête, s’étonnait de sa vieillesse et commençait à se rappeler ses sorties avec Natalia Krivskaia, maintenant madame Labazov.

— Son mariage est un vrai roman, et tout s’est passé sous mes yeux. Natalie était presque fiancée à Miatline, plus tard tué en duel par Débra. Mais à cette époque Pierre vint à Moscou, il s’éprit d’elle et la demanda en mariage. Le père penchait fort pour Miatline, en général, on avait peur de Labazov comme d’un franc-maçon ; il refusa. Seule-