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écrivait, insérait et récitait par cœur, aux dîners, des discours si forts que les gardiens de l’ordre devaient, en général, prendre des mesures répressives contre l’éloquence du cabaretier ; dans le temps où, même au club anglais, on avait réservé une chambre spéciale pour discuter des affaires publiques ; où paraissaient des revues sous les drapeaux les plus divers : des revues qui propageaient les principes européens sur le terrain européen, mais avec la conception russe du monde, et des revues qui développaient les principes russes sur le terrain russe mais avec la conception européenne du monde ; où paraissaient tout à coup tant de revues que tous les titres semblaient épuisés : « Messager », « La Parole », « Causeries », « L’Observateur », « L’Étoile », « L’Aigle », etc., et que, malgré cela, de nouveaux noms paraissaient encore et encore ; où surgissaient des pléiades de penseurs qui prouvaient que la science peut être populaire et ne pas l’être, et d’autres, qu’il y a une science non populaire, etc., et une pléiade de littérateurs qui dépeignaient des bosquets et des levers de soleil, l’orage et l’amour d’une fille russe, la paresse d’un fonctionnaire et la mauvaise conduite de plusieurs autres ; où de tous côtés surgissaient des questions (ainsi appelait-on en 1856 tous ces chocs de circonstances dont personne ne pouvait comprendre le sens), les questions du Corps des Cadets, des Uni-