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homme noir, maigre, sale, en tablier noir maculé, se présenta. C’était l’équarrisseur.

Il prit sans le regarder la bride de Kholstomier et l’emmena. Kholstomier suivait docilement sans le regarder, comme toujours en traînant les pattes et accrochant de la paille derrière soi.

En sortant de la cour, il se traîna vers le puits, mais l’équarrisseur tira et dit : « C’est pas la peine ».

L’équarrisseur et Vaska qui suivait derrière, arrivèrent dans un creux, derrière un hangar de briques, et comme s’il y avait quelque chose de particulier à cet endroit très ordinaire, ils s’arrêtèrent. L’équarrisseur passa les guides à Vaska, ôta son cafetan, retroussa ses manches, de la tige de sa botte tira un couteau, et se mit à l’aiguiser.

Le hongre se traîna pour attraper la bride ; par ennui, il voulait la mâcher, mais elle était trop loin. Il soupira et ferma les yeux.

Sa lèvre pendante découvrait des dents jaunes, rongées ; il commençait à s’endormir au bruit de l’aiguisage du couteau. Seule sa jambe enflée, écartée, tremblait. Tout à coup, il sentit qu’on lui levait la tête. Il ouvrit les yeux. Deux chiens étaient devant lui : l’un flairait dans la direction de l’équarrisseur, l’autre était assis et regardait le hongre comme s’il attendait quelque chose de lui.

Le hongre le regarda et commença à se frotter à la main qui le tenait.