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fait s’il avait vu la belle polissonne, quand elle l’appelait, les oreilles dressées, les naseaux dilatés, humant l’air, prête à s’élancer, et tremblant de tout son corps jeune et beau ?

Mais la polissonne ne s’attardait pas longtemps à ses impressions. Quand la voix du cheval gris se tut, elle s’ébroua encore et, baissant la tête, se mit à creuser le sol avec son sabot, ensuite elle partit, pour éveiller et agacer le hongre pie.

Le hongre était le martyr et le bouffon de cette jeunesse heureuse. Il souffrait plus par elle que par les hommes. Il ne faisait de mal ni aux uns ni aux autres. C’était nécessaire aux hommes, mais pourquoi les jeunes chevaux le tourmentaient-ils ?