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— Ça lui tombe à pic — dit Egor Mikhaïlovitch. Il devait enrôler son neveu, maintenant il le rachètera.

— Ah ! fit l’inspecteur de police en s’avançant.

— Tu rachèteras Ilia ? demanda Egor Mikhaïlovitch.

— Comment le racheter ? Y aura-t-il assez d’argent ? Et puis, il est peut-être trop tard ?

— Comme tu voudras, — dit le gérant. Et tous deux suivirent le policier.

Ils s’approchèrent du pavillon. Dans le vestibule les gardes puanteux attendaient avec une lanterne. Doutlov les suivit. Les gardes avaient un air confus qui devait se rapporter à l’odeur qu’ils venaient de produire car ils n’avaient rien fait de mal. Tous se turent.

— Où ? demanda le policier.

— Ici, — chuchota Egor Mikhaïlovitch ; — Efimka, tu vas passer devant avec la lanterne.

Efimka, en haut, arrangeait déjà les planches et semblait avoir perdu toute peur. Et enjambant deux ou trois marches à la fois, le visage gai, il grimpa devant, se retournant seulement pour éclairer le policier qui suivait Egor Mikhaïlovitch. Quand ils disparurent, Doutlov, qui avait déjà le pied sur la marche, soupira et s’arrêta. Deux minutes après, les pas s’arrêtaient dans le grenier ; évidemment ils s’approchaient du cadavre.

— Oncle ! Ils t’appellent, — cria Efime par le