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— Mais on m’a mis ici, pour garder Ilitch, le pendu.

— Où est-il ?

— Voilà, dans le grenier. On dit qu’il est pendu, — répondit Efime, en montrant avec son bâton, le toit sombre du pavillon.

Doutlov regarda dans la direction de la main, et bien qu’il n’y vit rien, il fronça les sourcils, cligna des yeux et hocha la tête.

— L’inspecteur de police est arrivé, — dit Efime, — le cocher me l’a dit. On le retirera tout à l’heure. C’est terrible la nuit, l’oncle. À aucun prix, je n’irais là-haut, la nuit, si l’on m’ordonnait d’y monter. Egor Mikhaïlovitch me battrait à mort, que je n’y monterais pas.

— Quel péché ! Quel péché ! — prononça Doutlov, évidemment, par convenance ; mais il ne pensait pas du tout à ce qu’il disait et voulait continuer son chemin. Mais la voix d’Egor Mikhaïlovitch l’arrêta :

« — Eh ! gardien, viens ici ! — criait du perron, Egor Mikhaïlovitch. »

Efime répondit.

— Eh ! quel paysan cause là-bas avec toi ?

— Doutlov.

— Viens, toi aussi Sémion, viens.

En s’approchant, Doutlov aperçut, dans la lumière de la lanterne que portait le cocher, Egor Mikhaïlovitch et un fonctionnaire de petite taille, avec un