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dément malheureux. Pendant un moment il ne répondit rien.

— Eh bien, Ilitch, pourquoi as-tu été si longtemps ? interrogea de nouvau Akoulina.

— Moi, Akoulina, j’ai donné l’argent à madame, comme elle m’a remercié ! dit-il tout à coup. Et, encore plus inquiet, il regardait autour de lui et souriait. Deux objets attiraient particulièrement ses yeux inquiets, agrandis de fièvre : les cordes attachées au berceau et l’enfant.

Il s’approcha du berceau et de ses doigts maigres, en se hâtant, il se mit à dénouer la corde. Ensuite ses yeux s’arrêtèrent sur l’enfant. Mais à ce moment, Akoulina, la galette sur une planche, entrait dans le coin. Ilitch cacha rapidement la corde dans son gousset et se rassit sur le lit.

— Quoi, Ilitch, tu n’as pas l’air bien ? dit Akoulina.

— Je n’ai pas dormi, — répondit-il.

Tout à coup quelque chose passa devant la fenêtre et un moment après, accourut comme une flèche, la fillette d’en haut, Axutka.

— Madame ordonne à Polikeï Ilitch de venir immédiatement, — dit-elle — Avdotia Nikolaievna a ordonné immédiatement…

Polikeï regarda Akoulina et ensuite la fillette.

— Tout de suite. Qu’y a-t-il encore ? — prononça-t-il si simplement qu’Akoulina fut rassurée.