Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


X

Tout ce jour, personne à Pokrovskoié ne vit Polikeï. Madame s’informa de lui plusieurs fois après le dîner, et Axutka courait chez Akoulina. Mais Akoulina disait qu’il n’était pas de retour, qu’évidemment le marchand l’avait retenu ou qu’il était arrivé quelque chose au cheval. « Il s’est peut-être mis à boiter, disait-elle ; la dernière fois c’était comme ça. Maxime a mis toute une journée et il a fait toute la route à pied » Et Axutka dirigeait de nouveau ses balanciers dans la direction de la maison, et Akoulina se forgeait des causes au retard de son mari, essayait, mais en vain, de se rassurer. Son cœur était triste, et aucun préparatif pour la fête du lendemain ne lui souriait. Elle se tourmentait d’autant plus que la femme du menuisier affirmait avoir vu de ses yeux « un homme tout à fait comme Ilitch, qui s’approchait de l’avenue et ensuite tournait bride. »