— Qu’allons-nous donc faire ? — demandai-je.
— Que faire ? voilà, nous marchons, peut-être en sortirons-nous, — fit-il d’un ton mécontent.
— Et si nous n’en sortons pas, et si les chevaux s’arrêtent dans la neige, qu’arrivera-t-il alors ?
— Eh bah ! rien.
— Mais on peut geler.
— Sans doute on peut, parce que maintenant on ne voit pas même de meule. Alors nous sommes en plein chez les Kalmiks. La première chose, c’est de regarder la neige.
— Et tu as peur de geler, seigneur ? — dit le petit vieux d’une voix tremblante.
Malgré son air de se moquer de moi, on voyait qu’il était glacé jusqu’aux moelles.
— Oui, le temps devient très froid, — dis-je.
— Eh seigneur ! fais comme moi, cours un peu, et voilà, tu te réchaufferas.
— La meilleure chose serait de courir derrière le traîneau, — dit le conseilleur.