— Une bouteille de Clos-Vougeot, voulez-vous ?
— Ça va.
Bon. Le hussard a gagné et ils sont allés manger. Ils s’assirent à la table. Nekhludov dit :
— Simon, une bouteille de Clos-Vougeot, et fais attention à bien la chauffer.
Simon sort, apporte le plat, mais pas la bouteille.
— Eh bien ! le vin ! — dit-il.
Simon sort et apporte le rôti.
— Donne du vin ! — crie-t-il.
Simon se tait.
— Es-tu devenu fou ! Le dîner déjà touche à sa fin et pas de vin. Qui donc boit du vin au dessert ?
Simon s’enfuit.
— Le patron vous demande, — dit-il.
Il devint tout rouge et bondit de la table.
— Que lui faut-il ?
Le patron était près de la porte.
— Je ne puis, dit-il, vous croire davantage, si vous ne payez pas ma note.
— Mais je vous l’ai dit, je vous paierai dans les premiers jours du mois.
— Comme il vous plaira, — dit le patron, mais je ne puis donner indéfiniment à crédit et ne recevoir rien. Je perds des dizaines de mille avec le crédit.
— Mais, mon cher, moi, on peut me croire, — dit-il. — Envoyez la bouteille et je tâcherai de vous payer au plus vite.