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On ne pouvait dire que tout fût élégant et beau, mais tout était en quantité, depuis les domestiques jusqu’aux meubles et aux plats ; tout était soigné, solide, exact et imposait le respect. Dans les salons, les meubles et les portraits étaient placés symétriquement, des tapis et des passages étaient fixés aux parquets.

Dans le divan se trouvaient un vieux piano, deux chiffonniers de formes différentes, des divans et des petites tables incrustées. Mon cabinet de travail, arrangé par les soins de Tatiana Sémionovna, avait les plus jolis meubles, de styles divers, entre autres un vieux trumeau, où d’abord je ne pouvais me regarder sans confusion, mais qui, ensuite, me devint cher comme un vieil ami. On n’entendait pas Tatiana Sémionovna, mais toute la maison marchait comme une montre bien réglée, malgré le trop grand nombre de domestiques. Mais tous ces domestiques, chaussés de pantoufles de feutre, sans talons (pour Tatiana Sémionovna, le grincement des semelles et le bruit des talons étaient la chose la plus désagréable au monde), semblaient fiers de leurs occupations, tremblaient devant la vieille maîtresse, ou nous regardaient, moi et mon mari, avec une tendresse protectrice et semblaient faire leur besogne avec un plaisir particulier. Chaque samedi, régulièrement, on lavait les parquets et brossait les tapis.

Le 16 de chaque mois avait lieu un service reli-