Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol5.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Assez, assez, — dit-il.

Quoi ! Ils augmentent toujours l’enjeu.

Enfin, il arriva que Nekhludov avait perdu cinq cents roubles et quelque chose.

Fédotka posa la quille et dit :

— N’est-ce pas assez ? Je suis fatigué.

Et il est prêt à jouer jusqu’à l’aube pourvu qu’on lui donne de l’argent. On connaît cette politique.

L’autre veut jouer encore : « Allons, allons ! »

— Non, je te jure que je suis fatigué. Allons en haut, — dit-il, — là tu reprendras ta revanche.

En haut, chez nous, les clients jouaient aux cartes.

Et voilà, à partir de ce jour Fédotka l’a tellement roulé qu’il commença à venir chez nous chaque jour. Il joue une ou deux parties et toujours en haut, et en haut. Qu’y avait-il là-bas entre eux, Dieu le sait, seulement il est devenu tout autre, et toujours avec Fédotka. Autrefois il était habillé à la mode, propre, frisé et maintenant c’est seulement le matin qu’il est proprement habillé et après, quand il descend d’en haut, il n’est plus semblable à lui-même.

Une fois il arrive de là avec le prince, il est pâle, ses lèvres tremblent, il discute quelque chose.

— Moi, — dit-il, — je ne lui permettrai pas de dire (comment a-t-il dit ?) que je ne suis pas délicat (ou quelque chose comme ça) et qu’il ne jouera