moins conciliants, je me serais battu avec plaisir ou aurais frappé d’un bâton, sur la tête, la demoiselle anglaise sans défense. Si à ce moment j’eusse été à Sébastopol, avec plaisir je me serais élancé, la baïonnette en avant, sur la tranchée anglaise.
— Et pourquoi m’avez-vous amené dans cette salle avec monsieur, et non dans l’autre ? Hein ? — dis-je au portier en le retenant par le bras pour qu’il ne s’éloignât pas de moi. — Quel droit avez-vous de décider, par l’extérieur, que monsieur doit être dans cette salle et non dans l’autre ? Ceux qui paient ne sont-ils pas tous égaux dans les hôtels ? Non seulement dans une république, mais dans tout le monde ! Elle est bien votre république ! En voilà de l’égalité ! Vous n’oseriez pas amener des Anglais dans cette salle, ces mêmes Anglais qui, sans payer, écoutaient ce monsieur, c’est-à-dire lui volaient chacun les quelques centimes qu’ils devaient lui donner. Comment osez-vous montrer cette salle ?
— L’autre est fermée, — répondit le portier.
— Non, — m’écriai-je. — Ce n’est pas vrai, l’autre salle n’est pas fermée.
— Si vous le savez mieux…
— Oui, je sais, je sais que vous mentez.
Le portier remua un peu l’épaule.
— Hé !… que dire ? — murmura-t-il.
— Non pas « que dire ». Conduisez-nous immédiatement dans l’autre salle.