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ALBERT


RÉCIT


(1857)




I

À trois heures de la nuit, cinq jeunes gens riches entraient pour s’amuser dans un bal de Pétersbourg.

On buvait beaucoup de champagne, la plupart des hôtes étaient très jeunes, il y avait de jeunes et jolies femmes, le piano et le violon jouaient sans interruption une polka après l’autre. Les danses et le bruit ne cessaient pas. Mais chacun éprouvait de l’ennui, de la gêne, et, on ne sait pourquoi (comme il arrive souvent), on sentait que tout cela n’était pas bien et n’était pas du tout ce qu’il fallait.

Plusieurs fois, on essaya d’aviver la gaité, mais la gaité feinte était pire que l’ennui.

Un des cinq jeunes gens, le plus mécontent de