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le capitaine en second, en s’approchant avec sa compagnie, déjà dans la soirée, du bastion. « Mais où ? Comment ? Ici ou là », se demandait-il songeur, en montrant le ventre et la poitrine. « Si c’était là (il pensait à la cuisse) et s’il faisait le tour. Mais un éclat ici… tout sera fini ! » Par les tranchées, le capitaine atteignit heureusement les logements, et déjà dans l’obscurité la plus complète, aidé d’un officier de sapeur, il mit ses hommes au travail et s’assit lui-même dans un petit creux, sous le parapet. Le bombardement était faible, la poudre s’allumait rarement et chez nous et chez lui, et les tubes allumés de la bombe faisaient un arc de feu sur le ciel sombre, étoilé. Mais toutes les bombes tombaient loin derrière et à droite des logements, où, dans un petit creux était assis le capitaine en second. Il but de l’eau-de-vie, mangea du fromage, alluma une cigarette et, priant Dieu, il voulut dormir un peu.