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et scientifiques mais il me dit : « Ainsi, par exemple, quand Skobelev avait besoin, à Gueok-Tépé, d’étrangler toute la population, et que les soldats ne le voulurent pas, il les enivra et alors… » Voilà où sont toutes les horreurs de la guerre. Dans ce garçon au visage frais, jeune, avec des barrettes sous lesquelles sont passés soigneusement les bouts du capuchon, les bottes bien cirées, les yeux naïfs, une conception du monde si pervertie !

Voilà où est l’horreur de la guerre !

Combien de millions d’ouvriers de la Croix-Rouge faudrait-il pour guérir les blessures qui fourmillent dans cette parole, fruit de l’éducation tout entière.

L. Tolstoï, 10 mai 1889.