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V

Pendant que le comte était dans le cabinet, Anna Fédorovna s’approchait de son frère et pensait, on ne sait pourquoi, qu’il était nécessaire de feindre qu’elle s’intéressait très peu au comte ; elle se mit à l’interroger. : « Qui est ce hussard qui a dansé avec moi, dites, mon frère ? » Le cavalier expliqua, comme il le pouvait, à sa sœur quel homme remarquable était ce hussard et incidemment que le comte restait ici uniquement, parce qu’en route on lui avait volé son argent, que lui-même lui avait prêté cent roubles, mais que c’était peu, et il lui demanda si elle ne pourrait pas lui prêter encore deux cents roubles. Puis Zavalchevskï la conjura de ne souffler un mot de cela à personne, surtout au comte. Anna Fédorovna promit d’envoyer l’argent aujourd’hui même et de garder le secret ; mais pendant l’écossaise il lui prit une terrible envie de proposer elle-même au comte