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— Viens ici pour un moment, — fit celui-ci en prenant lline par le bras, et il l’entraîna derrière la cloison.

Or, là, on entendit nettement les paroles du comte qui parlait de sa voix ordinaire. Cette voix était chez lui telle qu’on l’entendait toujours à travers trois chambres.

— Quoi ! Es-tu devenu fou ? Ne vois-tu pas que ce monsieur à lunettes est un grec de premier ordre ?

— Hé, laisse ! Que dis-tu ?

— Non, je ne laisserai pas, et cesse de jouer, te dis-je. Pour moi, ce me serait tout à fait égal. Dans une autre occasion, je t’eusse dévalisé moi-même, mais je ne sais pourquoi, j’ai pitié de toi, je crains que tu ne te perdes. N’as-tu pas près de toi l’argent du trésor ?

— Non, où as-tu pris cela ?

— Vois-tu, frère, j’ai glissé cette même pente. Je connais tous les procédés des coquins. Je te dis que l’homme aux lunettes est un grec. Cesse, je t’en prie, je te le demande comme à un camarade.

— Oh ! Eh bien, encore une partie, et ce sera fini.

— C’est connu, une partie… Enfin, nous verrons.

Ils rentrèrent. Dans une partie, lline posa tant de cartes et tant furent battues, qu’il perdit beaucoup.

Tourbine posa la main au milieu de la table.