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DEUX HUSSARDS
NOUVELLE


(1856)





«…… Jomini et Jomini.
Et pas un mot sur l’eau-de-vie. »
D. Davidov.


Dans les années 1800, au temps où il n’y avait encore ni chemins de fer, ni chaussées, ni éclairage au gaz, ni bougies stéariques, ni divans bas à ressorts, ni meubles sans vernis, ni jeunes gens désillusionnés, porteurs de monocles, ni femmes libérales, philosophes, ni charmantes Dames aux Camélias comme il s’en trouve tant de nos jours — dans ce temps naïf, où l’on allait de Moscou à Pétersbourg, en chariot ou en voiture, emportant avec soi une cuisine entière de provisions, où l’on roulait pendant huit jours sur la route humide, poussiéreuse ou couverte de boue, où l’on avait confiance aux côtelettes de pojarski[1], aux sonnettes

  1. Plat favori dans les relais de poste.