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qu’il jeta sur lui et qui semblait dire : qu’est-ce que c’est que cet enseigne ? — Mais en bas, Votre haute Noblesse, chez le capitaine en second on peut loger leur noblesse — continua-t-il après une courte réflexion. — Maintenant le capitaine en second est au bastion et son lit est vide.

— Alors, c’est bien, n’accepterez-vous pas provisoirement ? — dit le commandant de la batterie. — Je pense que vous êtes fatigué et que demain nous vous installerons mieux.

Volodia se leva et salua.

— Ne voulez-vous pas du thé ? — dit le commandant de la batterie quand Volodia était déjà près de la porte. — On peut préparer le samovar.

Volodia salua et sortit. Le brosseur du colonel le conduisit en bas et le fit pénétrer dans une chambre nue et sale où étaient jetées diverses guenilles et où se trouvait un lit de fer sans draps ni couvertures. Sur le lit, enveloppé d’une grosse capote dormait un homme en chemise rose. Volodia le prit pour un soldat.

— Piotr Nikolaïevitch ! — dit le brosseur en secouant l’épaule du dormeur, — l’enseigne couchera ici… C’est notre junker, — ajouta-t-il en s’adressant à Volodia.

— Ah ! ne vous dérangez pas, s’il vous plaît ! dit Volodia.

Mais le junker, un jeune homme grand et fort, à la physionomie jolie mais très sotte, se leva du