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SÉBASTOPOL


(1854-1856)





SÉBASTOPOL EN DÉCEMBRE 1854




L’aube colore à peine l’horizon du mont Sapoune. La surface bleu-foncé de la mer a déjà rejeté les ombres de la nuit et attend les premiers rayons pour se jouer dans la gaie lumière. On sent le froid et le brouillard de la baie : aucune neige ; tout est noir, la gelée piquante du matin saisit le visage et craque sous les pieds. Le bruit lointain, incessant de la mer que rarement interrompt un coup de canon de Sébastopol, viole seul le calme du matin. Sur les bateaux de guerre tout est silencieux. Le cadran solaire marque huit heures.

Au nord, peu à peu l’activité du jour commence