Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


X

Comme ils entraient dans la première salle, garnie de lits de camp sur lesquels étaient couchés les blessés et qu’emplissait une odeur lourde, écœurante, horrible, d’hôpital, deux infirmières venaient à leur rencontre.

L’une était une femme d’une cinquantaine d’années, aux yeux noirs et au visage d’une expression sévère. Elle portait des bandelettes et de la charpie et donnait des ordres à un jeune infirmier qui la suivait. L’autre, une jeune fille très jolie, d’une vingtaine d’années, au visage pâle et doux, blonde, particulièrement charmante et craintive, les mains dans les poches de son tablier, regardait en-dessous de son bonnet blanc ; elle marchait près de l’aînée et semblait avoir peur de s’éloigner d’elle.

Kozeltzov s’adressa à elles pour leur demander si elles savaient où était Martzov à qui, la veille, un boulet avait emporté la jambe.