avec une attention concentrée, jusqu’au moment où ils arrivèrent à Severnaïa, où étaient logés les bagages du régiment de son frère, et où ils devaient se renseigner sur l’emplacement du régiment et de la batterie.
L’officier qui commandait le train était près de ce qu’on appelait la nouvelle petite ville composée de baraques en planches construites par les familles des matelots. Il vivait dans une tente adjointe à un hangar assez vaste, fait de branches de chêne feuillées, pas encore fanées.
Les frères trouvèrent l’officier devant une table sale sur laquelle était un verre de thé froid, un plateau avec de l’eau-de-vie, des grains de caviar sec et du pain. L’officier n’était vêtu que d’une chemise jaune et sale. Il comptait, sur un grand abaque, une liasse de billets de banque. Mais avant de parler de la personne de l’officier et de sa conversation, il est nécessaire d’examiner plus attentivement l’intérieur du hangar et de faire connaissance, au moins un peu, avec sa vie et ses occupations. Le hangar était si vaste, si solidement et si commodément bâti, avec des petites tables et des bancs gazonnés, tels qu’on les construit seulement pour les généraux et les chefs de régiments. Pour que les feuilles ne tombent pas, les côtés et le plafond étaient couverts de trois tapis assez laids, mais tout neufs et probablement chers. Sur le lit de fer, placé le long du tapis principal orné d’une amazone,