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position, et je ne sais comment je me présenterai.

Vladimir Kozeltzov second, ressemblait beaucoup à son frère Michel, mais il lui ressemblait comme une églantine qui s’épanouit ressemble à une églantine qui se fane. Il avait aussi des cheveux blonds, mais épais et bouclés sur les tempes ; sur sa nuque, blanche, fine, descendait une mèche blonde : signe de bonheur, disent les nourrices. Sur son visage doux et blanc, la rougeur juvénile n’était pas constante, mais s’y montrait de temps en temps en trahissant tous les mouvements de l’âme. Il avait les mêmes yeux que son frère, mais plus grands, plus clairs ou qui semblaient surtout tels, parce qu’ils étaient plus humides. Un petit duvet blond poussait sur les joues et sur les lèvres rouges qui souvent se plissaient en un sourire gêné en découvrant des dents blanches, brillantes. De taille élégante, les épaules larges, le manteau déboutonné au dessous duquel on apercevait la chemise rouge boutonnée de côté, une cigarette à la main, appuyé sur la rampe du perron, avec la joie naïve du visage et des gestes, tel qu’il était devant son frère, c’était un garçon si joli et si agréable qu’on pouvait le regarder sans se lasser. Il était très content de voir son frère, et il le regardait avec respect et fierté, se le représentant comme un héros. Mais sous certains rapports, précisément au point de vue mondain, de savoir parler français, de se tenir dans la société des per-