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III

Le relais était plein de monde quand Kozeltzov y arriva. La première personne qui se tenait sur le perron était un homme maigre, très jeune, le maître de poste, qui continuait à se quereller avec deux officiers qui le suivaient.

— Vous entendez, non seulement trois journées, mais même dix journées ! Même les généraux attendent, mon cher ! — disait le maître du relais avec le désir de piquer le voyageur. — Et moi, je ne m’attellerai pas pour vous.

— Alors il ne faut donner de chevaux à personne, s’il n’y en pas ! Pourquoi en a-t-on donné à un valet quelconque avec des bagages ? — cria l’aîné des officiers, qui tenait un verre de thé à la main, en évitant visiblement le pronom, mais laissant à sentir qu’il donnerait facilement du toi au maître de la station.

— Jugez vous-même, monsieur le maître de