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Craignant que Nekhludov ne sollicitât une faveur interdite, et voulant montrer qu’il ne faisait d’exception pour personne, il affecta de se montrer revêche.

— Il n’y a pas de femmes ici : c’est la section des enfants ! dit-il.

— Je sais. Mais il s’agit d’une détenue transférée ici comme infirmière.

— En effet, nous en avons deux ; alors de laquelle s’agit-il ?

— Je suis en rapports avec l’une d’elles, la Maslova, dit Nekhludov, et je voudrais la voir. Je pars pour Pétersbourg où je vais déposer son recours en cassation, et je voudrais lui remettre ceci : une simple photographie, dit Nekhludov en tirant une enveloppe de sa poche.

— Bien ! Cela est faisable, dit le médecin en se radoucissant, et il pria une vieille femme en tablier blanc de faire venir la prisonnière Maslova.

— Désirez-vous vous asseoir ici ou passer au parloir ?

— Merci, répondit Nekhludov, et, profitant du changement de ton du médecin, maintenant bienveillant pour lui, il lui demanda si l’on était satisfait de Maslova, à l’hôpital.

— Mais oui, elle ne travaille pas mal, étant donné surtout les conditions dans lesquelles elle s’est trouvée, répondit le médecin. D’ailleurs la voici.