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un couteau, du poison, je ne peux pas, je ne peux pas…

On entendit des pas. La porte du corridor s’ouvrait, livrant passage à un homme en uniforme d’officier, accompagné de deux gardiens. À la chambre voisine des yeux se montrèrent au judas, mais, en passant, l’officier le ferma.

— Les brigands ! Les bourreaux ! entendait-on d’une chambre à l’autre. On frappait des coups de poing dans les portes.

Bien que ces scènes fussent coutumières, l’officier était pâle ; c’était toujours pénible et effrayant.

Aussitôt que la porte de la femme hystérique fut ouverte, elle s’élança pour sortir.

— Laissez-moi, laissez-moi ! criait-elle, en croisant son corsage sur sa poitrine d’une main, et rejetant de l’autre, derrière l’oreille, une mèche de cheveux parsemés de fils argentés.

— Vous savez bien que c’est impossible, ne dites pas de bêtises ! dit l’officier en restant dans la porte.

— Laissez-moi ou tuez-moi ! cria-t-elle, en le repoussant.

— Assez ! fit sévèrement l’officier.

Mais elle continuait de plus belle.

L’officier fit un signe aux gardiens. Ils la saisirent. Elle criait encore plus fort.

— Cessez ou ce sera pire !