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sant un idéal impossible à réaliser, mais des commandements simples, clairs, pratiques, et qu’il suffirait de suivre (ce qui était très possible) pour que s’établît une organisation sociale toute nouvelle, avec laquelle disparaîtrait spontanément la violence qui indignait tant Nekhludov, et encore permetrait d’atteindre le plus grand bonheur accessible à l’humanité : le Royaume de Dieu sur la terre.

Il y avait cinq préceptes :

Le premier précepte (Matthieu, chap. v, 21-26) consiste en ceci : l’homme, non seulement ne doit pas tuer son frère, mais encore, il ne doit pas se mettre en colère contre lui, ni considérer personne comme étant au-dessous de lui, « Raca », et s’il se querelle avec quelqu’un, il doit se réconcilier avec lui avant de faire à Dieu aucune offrande, c’est-à-dire avant de prier.

Le deuxième précepte (Matthieu, v, 27-32) consiste en ceci : l’homme non seulement ne doit pas commettre l’adultère, mais il doit éviter de convoiter la beauté de la femme ; et il doit, une fois uni à une femme, ne jamais la trahir.

Le troisième précepte (Matthieu, v, 33-37) consiste en ceci : l’homme ne doit promettre quoi que ce soit par serment.

Le quatrième précepte (Matthieu, v, 38-42) consiste en ceci : l’homme non seulement ne doit pas rendre œil pour œil, mais encore, après avoir été