Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol37.djvu/492

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XXVI

Après avoir traversé le vestibule et le corridor, puants jusqu’à la nausée, et où, à leur grand étonnement, ils virent deux prisonniers uriner sans gêne sur le parquet, le directeur, l’Anglais et Nekhludov, accompagnés des surveillants, pénétrèrent dans la première salle des forçats. Des lits de planches en occupaient le milieu. Tous les prisonniers étaient déjà couchés. Ils étaient là soixante-dix, étendus côte à cote, tête contre tête. À l’arrivée des visiteurs, tous se levèrent vivement, avec un bruit de chaînes, et se rangèrent le long des lits ; les crânes fraîchement rasés, par moitié, brillaient. Deux d’entre eux restèrent couchés. L’un était un jeune homme, tout rouge de fièvre ; l’autre était un vieillard qui ne cessait de gémir.

L’Anglais demanda si le jeune prisonnier était