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dans chacune des petites bouches, et les petits ne bronchaient pas.

— Et alors ?

Elle a aussi gardé l’enfant de Catherine ; il est resté tout au plus quinze jours chez elle ; et, c’est là que le mal l’a pris.

— Était-ce un bel enfant ? demanda Nekhludov.

— Oh ! un enfant comme on ne peut pas souhaiter mieux ! Ton portrait frappant ! ajouta la vieille en clignant des yeux.

— Et comment est-il devenu faible ? On l’a donc mal nourri ?

— Eh ! quelle nourriture ! Ce n’est pas de la nourriture, cela se comprend, ce n’était pas son enfant ; elle n’avait qu’un souci : le conduire en vie jusqu’à l’asile. Elle m’a dit qu’il était mort à peine arrivé à Moscou. Elle a rapporté un certificat ; tout était en règle. C’était une femme intelligente !

Nekhludov n’en put apprendre davantage au sujet de son enfant.