Attendant de pouvoir s’entretenir en particulier avec Katucha, comme il le faisait d’ordinaire après le thé et le souper en commun, Nekhludov était assis près de Kriltsov et causait avec lui. Entre autres choses, il lui raconta la communication que lui avait faite Makar, et l’histoire de son crime. Kriltsov l’écoutait avec attention, ses yeux brillants fixés sur Nekhludov.
— Oui, dit-il tout à coup, une pensée me préoccupe souvent : ainsi, nous marchons côte à côte avec eux, ces mêmes hommes pour lesquels nous allons au bagne ! Et cependant, non seulement nous ne les connaissons pas, mais nous ne cherchons même pas à les connaître. Et eux, c’est pire encore : ils nous haïssent et nous considèrent comme leurs ennemis. Voilà ce qui est affreux !
— Il n’y a là rien d’affreux ! se mit à dire Novod-