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— Merci humblement de votre visite, dit le vieux.

À l’entrée, la foule s’écarta pour le laisser passer ; il sortit dans la rue et alla plus loin. Derrière lui sortirent du vestibule deux gamins, nu-pieds : l’aîné en chemise sale, jadis blanche ; l’autre en chemise rose, passée. Nekhludov se retourna vers eux.

— Et maintenant où vas-tu ? lui demanda le gamin à la chemise blanche.

— Chez Matrena Kharina, répondit-il. La connaissez-vous ?

Le plus petit, en chemise rose, se mit à rire, et l’aîné demanda très sérieusement :

— Quelle Matrena ? Une vieille ?

— Oui, une vieille.

— Oh… oh ! dit-il, alors c’est Séménikha, tout au bout du village. Nous allons t’y conduire. Allons, Fedka, conduisons-le.

— Et alors les chevaux ?

— Ah ! ça ne fait rien !

Fedka s’étant rangé à cet avis, ils montèrent tous trois le village.