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III

Après la vie de débauche, de luxe, de paresse, de ces six dernières années en ville, et les deux mois passés en prison avec les détenus criminels, sa vie présente, avec les condamnés politiques, malgré les conditions pénibles dans lesquelles elle se trouvait, semblait très bonne à Katucha. Les étapes de vingt à trente verstes à pied, avec une bonne nourriture et un repos d’un jour après deux journées de marche, la fortifiaient physiquement ; en même temps sa fréquentation avec de nouveaux compagnons lui faisait entrevoir dans la vie des intérêts qu’elle ne soupçonnait même pas. Non seulement elle n’avait pas connu des gens aussi merveilleux que ceux en compagnie de qui elle marchait maintenant, mais même, elle ne s’était jamais imaginé qu’il en existât de semblables.