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saient toujours du dépit, de l’irritation ; maintenant, au contraire, les affaires des autres le mettaient le plus souvent en d’excellentes dispositions.

Celles qui l’occupaient actuellement pouvaient être réparties en trois catégories, et avec sa manie de l’ordre, il en avait divisé et classé les dossiers dans trois portefeuilles.

La première concernait Maslova et les moyens de lui venir en aide. Présentement elle consistait en démarches à faire pour appuyer le recours en grâce, et dans les préparatifs de voyage en Sibérie.

La seconde affaire était l’organisation de ses propriétés. À Panovo, la terre était abandonnée aux paysans moyennant le paiement d’une rente destinée à leurs besoins généraux. Mais, pour légaliser cette cession, il lui fallait rédiger et signer un contrat et faire un testament. À Kouzminskoié, il avait laissé les choses dans l’état où elles étaient quand il était parti, c’est-à-dire que le revenu de la terre devait lui être payé à lui-même, mais il lui fallait en fixer les termes et déterminer combien garder pour soi et combien laisser aux paysans. Ne sachant pas à quelles dépenses l’entraînerait son voyage en Sibérie, il ne pouvait se décider, présentement, à abandonner ses revenus, qu’il avait déjà diminués de moitié.

La troisième de ses tâches était l’assistance aux prisonniers qui s’adressaient à lui de plus en plus fréquemment.