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cheveux blonds, d’environ seize ans, qui, sans mot dire, vint s’asseoir sur le devant de la fenêtre.

Véra Efremovna est une excellente amie de ma tante, moi je la connais à peine, dit Lydie.

À ce moment une femme en blouse blanche serrée par une ceinture de cuir, à l’air très sympathique et intelligent, parut de la chambre voisine.

— Bonjour ! Merci d’être venu ! dit-elle en s’asseyant sur le divan, près de Lydie. — Eh bien ! comment va Verotchka ? Vous l’avez vue ? Comment supporte-t-elle son sort ?

— Elle ne se plaint pas. Elle dit qu’elle ne pourrait se trouver mieux dans l’Olympe, répondit Nekhludov.

— Ah ! Verotchka ! Comme je la reconnais ! fit la tante en souriant et hochant la tête. Il faut la connaître. Une créature admirable ! Tout pour les autres, rien pour elle.

— Il est vrai qu’elle ne m’a rien demandé pour elle et n’a songé qu’à votre nièce. Ce qui l’affligeait le plus, me disait-elle, c’est qu’on l’avait arrêtée pour rien.

— C’est la vérité ! dit la tante. C’est une chose affreuse. Elle a souffert pour moi !

— Mais pas du tout, tante ! s’écria Lydie, j’eusse pris ces papiers, même sans vous.

— Laisse, je sais mieux que toi ce qu’il en est, repartit la tante. — Voyez-vous, continua-t-elle en