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les fenêtres, dans un massif de lilas en fleurs. En écoutant le rossignol et les grenouilles, Nekhludov se rappela la musique de la fille du directeur de la prison, puis le directeur de la prison, puis Maslova et la façon dont ses lèvres tremblaient quand elle lui disait : « Vous devez laisser cela ». Ensuite, c’était l’intendant allemand qui descendait dans la mare aux grenouilles. Il fallait l’en tirer, mais il était subitement devenu Maslova, et il criait : « Je suis une galérienne ! vous un prince ! » « Non, je ne céderai pas, » pensa Nekhludov. Et il se réveilla en se demandant : « Ce que je fais est-il bien ou mal ? je n’en sais rien et cela m’est égal, complètement égal. Maintenant il faut dormir ». Puis il se sentit enfoncer à son tour, là où s’étaient enfoncés l’intendant et Maslova, et tout s’évanouit.