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Ayant ainsi terminé la longue lecture de l’acte d’accusation, le greffier en rangea les feuilles devant lui, s’assit et lissa des deux mains ses longs cheveux. Toute l’assistance poussa un soupir de soulagement, avec l’agréable conviction que les débats étaient désormais ouverts et que tout allait s’éclaircir, pour la satisfaction de la justice. Seul Nekhludov n’éprouvait pas ce sentiment : il était tout absorbé par l’horreur de ce qu’avait pu commettre cette Maslova que, dix années auparavant, il avait connue jeune fille pure et charmante.