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LV

Petite, maigre, jaune, les cheveux coupés court, Véra Efremovna entra de son pas agile dans la salle, en écarquillant ses grands yeux bons.

— Eh bien, merci d’être venu, — dit-elle en serrant la main de Nekhludov. — Vous souvenez-vous encore de moi ? Asseyons-nous.

— Je ne m’attendais pas à vous retrouver ainsi.

— Oh ! moi, je me trouve très bien, si bien que je ne pourrais souhaiter mieux, — dit Véra Efremovna, fixant sur Nekhludov, selon son habitude, le regard de ses bons yeux ronds, un peu effarés, et ne cessant, tout en parlant, de tourner en tous sens son cou long, maigre, jaune, sortant du collet sale et fripé de sa blouse.

Nekhludov lui demanda comment elle se trouvait dans cette situation. Elle lui répondit avec une vive animation. Son récit était émaillé de mots