ment du Sénat. Si vous disposez de quelques influences, faites-les agir.
— Oui, j’en ai quelques-unes.
— Alors, hâtez-vous, car tous vont aller bientôt soigner leurs hémorroïdes, et ce serait trois mois perdus. Enfin, en cas d’insuccès, il nous restera le recours en grâce. C’est là que tout dépendra d’un travail dans la coulisse. Là encore je suis prêt à vous servir ; non pour manœuvrer dans la coulisse, mais pour rédiger la requête.
— Je vous remercie ; et pour les honoraires…
— En vous remettant le pourvoi mon secrétaire vous les indiquera.
— Je voulais vous demander une chose encore : le procureur m’a délivré une permission écrite pour voir la condamnée dans sa prison, mais on m’a dit là-bas que pour les entrevues en dehors des jours réglementaires, il fallait une autorisation du gouverneur. Est-ce vrai ?
— Oui, je crois. Il est absent pour le moment, c’est son adjoint qui le remplace. Mais c’est un tel crétin qu’il vous sera difficile d’en obtenir quelque chose.
— C’est Maslennikov ?…
— Oui.
— Je le connais, dit Nekhludov, en se levant pour se retirer.
À ce moment, une petite femme affreusement laide, toute jaune, toute osseuse, le nez camard,