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tude, il se complaisait dans la lecture de son œuvre. « Ce verdict nous paraît entaché d’illégalités de procédure et d’erreurs graves exigeant qu’il soit rapporté », — poursuivit-il. — « En premier lieu, le président a interrompu tout au début la lecture du procès-verbal de l’autopsie du marchand Smielkov » — primo.

— Oui, mais cette lecture était réclamée par le ministère public ; remarqua Nekhludov avec surprise.

— Cela ne fait rien ; la défense, elle aussi, pouvait avoir à s’appuyer sur ce document.

— Mais ce document était sans utilité pour personne.

— Peu importe, c’est toujours un motif. Continuons : «En second lieu, le président a arrêté le défenseur de Maslova », — reprit-il, — « au point de sa plaidoirie où il jugeait bon de caractériser la personnalité de l’accusée et exposait les motifs secrets de la déchéance de Maslova, ce que le président a déclaré étranger à l’affaire ; or, ainsi que le Sénat l’a indiqué à plusieurs reprises, dans les affaires criminelles la définition psychologique du caractère, et, en général de la physionomie morale de l’accusé est d’une influence primordiale pour la solution juste de la question de la responsabilité ». Secundo, — fit-il, les yeux levés sur Nekhludov.

— Mais il parlait très mal et de façon inintelligible, — remarqua Nekhludov encore plus étonné.