Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol36.djvu/271

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XXXVII

Cette nuit, Maslova fut longtemps avant de s’endormir ; elle était couchée, les yeux ouverts et regardait vers la porte, masquée de temps en temps par la fille du sacristain qui arpentait la salle, et elle songeait.

Elle songeait que pour rien au monde, quand elle serait à Sakhaline, elle n’épouserait un forçat, et quelle s’arrangerait autrement. Elle essaierait de se mettre bien avec une des autorités : un greffier, un surveillant, ou même un simple gardien. Ils sont faciles à séduire. « Pourvu seulement que je ne maigrisse pas. Alors je serais perdue. » Et elle se rappelait la façon dont l’avaient regardée l’avocat, le président, et comment l’avaient regardée encore, au tribunal, tous ceux qui l’avaient croisée ou s’étaient volontairement approchés d’elle. Son amie, Berthe, étant venue la