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XXXIII

La première impression qu’éprouva Nekhludov le lendemain matin, à son réveil, fut qu’il lui était arrivé quelque chose ; et avant même de se rappeler ce qu’il lui était arrivé, il savait que c’était quelque chose de très bien et de très important. « Katucha, le tribunal ». Oui, il fallait cesser de mentir, et dire toute la vérité. Par une étrange coïncidence, ce même matin, il trouvait enfin dans son courrier la lettre si longtemps attendue de Marie Vassilievna, la femme du maréchal de la noblesse, cette même lettre qui lui était maintenant nécessaire. Elle lui rendait son entière liberté, et lui exprimait tous ses vœux de bonheur pour son prochain mariage.

« Mariage ! » songea-t-il avec ironie. « Comme j’en suis loin. »

Il se rappela son projet de la veille de dire tout