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Derrière le jardin, le jardin,
Se promenait un jeune garçon.
Il marchait d’un bout de la rue à l’autre
Il passe une première fois,
Il agite la main droite.
Il passe une deuxième fois,
Il agite son bonnet de coton.
Et il passe une troisième fois,
Il s’arrête.
Il s’arrête, s’apprête à parler :
« Je voulais venir chez toi
Te faire des reproches, ma chère :
Pourquoi donc, ma chère,
Ne viens-tu pas te promener au jardin ?
Toi, ma chère,
N’es-tu pas fière de moi ?
Après, ma belle,
Tu te tranquilliseras.
Je t’enverrai demander en mariage,
Je te prendrai pour épouse,
Tu pleureras à cause de moi. »
Je savais ce qu’il faut dire
Et je n’osais pas répondre,
Je n’osais pas répondre.
Je suis descendue me promener au jardin.
Je viens dans le jardin vert,
Je salue mon ami.
« Et moi, ma fille, je te salue,
Donne-moi ton fichu,
Accepte-le, ma chère,
Prends-le dans tes mains blanches,
Prends-le dans tes mains blanches.
Aime-moi : ma fille !
Je ne sais comment m’y prendre,