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XXXIII


Le lendemain matin, Olénine se leva tard. Les propriétaires étaient déjà partis. Il n’alla pas à la chasse ; tantôt il prenait un livre pour lire, tantôt sortait sur le perron, puis rentrait dans la cabane et s’allongeait sur le lit. Vanucha le crut souffrant. Avant la nuit, Olénine se leva définitivement, se mit à écrire et écrivit jusqu’à une heure avancée de la nuit. Il avait écrit une lettre, mais ne l’envoya pas, parce que personne n’aurait compris ce qu’il voulait dire, et il n’y avait pas de raison pour qu’un autre le comprit, sauf Olénine lui-même. Voici ce qu’il écrivait :

« On m’écrit de la Russie des lettres de compassion, on a peur que je ne me perde en m’enterrant dans ce trou. On dit de moi que je deviendrai grossier, que j’oublierai tout, que je commence à boire, et que, Dieu m’en préserve ! j’épouserai une Cosaque. Ce n’est pas en vain