— Par quelle porte pour toi ? — demanda Olénine.
— Par la porte du milieu, mais je vous conduirai jusqu’à la mare, là-bas, vous n’aurez déjà plus rien à craindre.
Olénine riait.
— Mais est-ce que j’ai peur ? Va, retourne, je te remercie, j’arriverai seul.
— Ce n’est rien ! Eh quoi, je n’ai rien à faire ! Comment n’auriez-vous pas peur ! Nous-mêmes avons peur, — dit Loukachka en riant pour rassurer l’amour-propre de son compagnon.
— Viens chez moi, nous causerons, nous prendrons un petit verre, et, le matin, tu t’en iras.
— Est-ce que je ne trouverai pas la place pour passer la nuit ? — fit Loukachka. — Mais l’ouriadnik m’a demandé de rentrer.
— Hier, je t’ai entendu chanter des chansons, et même je t’ai vu.
— Tous les mêmes… — Et Loukachka hocha la tête.
— Quoi, tu te maries ? C’est vrai ? — demanda Olénine.
— Ma mère veut me marier, mais je n’ai pas encore de cheval.
— N’es-tu pas dans le service régulier ?
— Eh non ! Je me prépare maintenant ; je n’ai pas encore de cheval, et je ne sais où en trouver. C’est pourquoi on ne me marie pas.