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Tantôt on demande une chose, tantôt l’autre… Mais couchez-vous… Je vais baisser la lumière.

LE DEUXIÈME PAYSAN

Est-ce qu’il y a moyen de vivre quand on n’a pas assez de terre ! J’ai commencé cette année à acheter du blé dès la Noël ; et la paille d’avoine est à sa fin. Si j’avais de la terre, j’aurais ensemencé quatre déciatines. J’aurais pris Sémion à la maison…

LE PREMIER PAYSAN

Tu as de la famille, toi ; tu peux moissonner sans difficulté, pourvu qu’il y ait de quoi. Si seulement l’affaire se faisait.

LE TROISIÈME PAYSAN

Il faut implorer la Reine des cieux, peut-être s’apitoiera-t-elle.



Scène XVII

Un silence, des soupirs ; puis on entend un bruit de pas et de voix, et la porte s’ouvre toute grande devant les personnes qui se précipitent. GROSSMANN, les yeux bandés, tenant la main de SAKHATOV, LE PROFESSEUR, LE DOCTEUR, LA GROSSE DAME et LÉONID FÉODOROVITCH, BETSY, PÉTRISTCHEV, VASSILI LÉONIDITCH et MARIA CONSTANTINOVNA, MADAME LA BARONNE, FÉODOR IVANITCH, TANIA, LES TROIS PAYSANS, LA CUISINIÈRE et LE VIEUX CUISINIER, invisible.
Grossmann entre à grands pas, puis s’arrête tout d’un coup.
LA GROSSE DAME

Ne craignez rien ! Je l’observe. Je m’en suis chargée et je remplis strictement mon devoir. Sergueï Ivanitch, vous ne le conduisez pas ?