Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol28.djvu/321

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE DEUXIÈME PAYSAN

Pendant qu’on buvait et mangeait, on t’appelait beau garçon ; quand on a fini de boire et de manger : adieu galeux !

LE TROISIÈME PAYSAN

Oh ! Dieu !

LE VIEUX CUISINIER

Tu en comprends des choses ! Sais-tu ce que c’est qu’un sauté à la Beaumont, ce que c’est qu’un bavasaré… Ah ! ce que je savais faire ! Pensez un peu !… L’empereur mangeait mon ouvrage, et, maintenant, je ne suis bon que pour l’enfer ! Mais je ne céderai pas, moi !

LA CUISINIÈRE

Ah ! ah ! Voilà qu’il se met à causer ! Veux-tu te taire !… Fourre-toi dans le coin, pour qu’on ne te voie pas ! Autrement, si Féodor Ivanovitch entre, ou un autre, on me chassera avec toi. (Silence.)

IAKOV

Eh bien ! connaissez-vous mon pays Vosnesenskoïé ?

LE DEUXIÈME PAYSAN

Comment ne pas connaître ! C’est à dix-sept verstes de chez nous, pas plus ; et si on y va par le gué, c’est moins loin encore. Toi as-tu de la terre ?

IAKOV

Mon père en a, et moi je lui envoie de l’argent. Car, bien que je vive ici, je meurs d’ennui de la maison.