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frères ! Oh ! qu’il a dit, c’est comme ça que tu me traites ! Comme ça ! Eh bien ! J’veux pas la soigner ! Alors, ce général, il a vite perdu son orgueil ; il l’a flatté de mille façons : Petit père, tout ce que tu voudras, mais ne l’abandonne pas !

LE PREMIER PAYSAN

Et le billet de mille, on lui a payé ?

IAKOV

Tu dis… autrement ?

LE DEUXIÈME PAYSAN

Voilà du bon argent ! C’qu’un paysan aurait pu faire avec cet argent-là !…

LE TROISIÈME PAYSAN

Je crois que tout ça, c’est des bêtises. Y a quelque temps, j’avais un pied qui suintait ; je le soignais, je le soignais ! J’ai peut-être dépensé, disons-le, cinq roubles. Quand j’l’ai plus soigné, il a guéri tout seul. (Le vieux cuisinier tousse sur le poêle.)

IAKOV

Le voilà encore, ce malheureux !

LE PREMIER PAYSAN

Quel est cet homme ?

IAKOV

Il a été cuisinier de notre maître ; il vient ici chez Loukéria.

LE PREMIER PAYSAN

Cuisinier, c’est-à-dire ; mais vit-il ici ?